Le spermatozoïde
Conseil n°1 : Eviter d'altérer la spermatogenèse
- Ne pas perturber l’action des hormones qui stimulent votre production de spermatozoïdes par les testicules. Exemples :
- La prise d’hormones sexuelles pour leurs effets anabolisants (patients pratiquant la musculation) : en effet ces hormones ont un effet freinateur puissant sur votre spermatogenèse et mettent un frein à votre production de spermatozoïdes. De plus ces hormones peuvent favoriser la croissance d’une tumeur génitale dite « androgéno-dépendante ».
- La prise d’anti-hormones pour éviter la chute des cheveux (Propecia, Finasterid, …) : en effet, ces médicaments empêchent l’action des androgènes qui sont indispensables à la production de spermatozoïdes fonctionnels.
- La consommation régulière d’alcool : en effet, l’alcool favorise la transformation des androgènes en hormones féminines, ce qui, au-delà de deux verres par jour, revient à la prise de produits anti-androgènes
- Ne pas perturber la qualité et le nombre des spermatozoïdes produits :
- La consommation de toxiques comme le tabac, le cannabis et autres drogues en effet, même si leur action varie beaucoup d’un patient à l’autre, tous ces toxiques sont délétères pour la reproduction humaine :
Les composants des cigarettes agissent sur les spermatozoïdes fraichement produits, à la fois sur la qualité de leur ADN (entraînant une fragmentation de l’ADN spermatique, cause fréquente de fausse-couche) et sur leur mobilité (en diminuant la mobilité de tous les cils de l’organisme : ceux de l’arbre bronchique comme les flagelles spermatiques).
Par ailleurs, les composants de la cigarette altèrent les vaisseaux sanguins et les organes de même nature comme les corps caverneux et spongieux du pénis : le tabagisme est une cause majeure de troubles de l’érection.
La majorité des drogues agissent sur le renouvellement du stock de cellules germinales souches : ce stock supposé se renouveler toute la vie de l’homme, diminue voire s’épuise prématurément.
- Une élévation de température des testicules est délétère : en effet, les enzymes participant à la production des spermatozoïdes sont sensibles à la chaleur. C’est pourquoi, dans l’espèce humaine, les testicules sont dans les bourses, sous le ventre, avec un système de refroidissement unique, lié au réseau vasculaire artério-veineux. Il est donc capital de limiter au maximum l’élévation de température scrotale. Ainsi, limiter la station assise prolongée >2h de suite, notamment chez les chauffeurs de véhicules en faisant des pauses régulières, en ne chauffant pas les véhicules (pas de siège chauffant !) et en s’habillant léger ; éviter l’utilisation de l’ordinateur portable sur les genoux, préférer les douches aux bains et éviter ou limiter l’usage du sauna ou hammam.
Conseil n°2 : Prendre soin des voies génitales masculines
C’est la voie d’acheminement des spermatozoïdes des testicules jusque dans l’éjaculat, en évitant la contamination des voies génitales par des bactéries du tube digestif. Pour cela :
- Boire au moins 2 litres d’eau par jour, eau plate ou gazeuse mais non sucrée, non acidifiée et uriner régulièrement.
- Eviter de boire des sodas type Coca Cola, Fanta, …. ils sont sucrés et acidifiés et favorisent développement de bactéries du tube digestif qui peuvent contaminer la vessie.
Conseil n°3 : Stimuler la spermatogenèse sans médicament, c'est possible ?
Fréquence des rapports sexuels :
Dans l’espèce humaine, la production de spermatozoïdes est continue et les spermatozoïdes produits sont acheminés passivement jusqu’à un réservoir en attente de la prochaine éjaculation. Dans ce réservoir, ils ne sont vivants que quelques jours; c’est pourquoi une abstinence longue (>7 jours) augmente significativement le pourcentage de spermatozoïdes morts dans un éjaculat. Ainsi la fréquence des éjaculations aura une répercussion sur la vitalité des spermatozoïdes éjaculés : Plus la fréquence est élevée, plus importante sera la stimulation de la spermatogenèse et plus l’abstinence est courte, meilleure sera la vitalité (et donc la mobilité) des spermatozoïdes.
Le délai de 3-5jours (étendu à 2-7 jours) permet pour le patient qui fait une analyse diagnostique de sperme de se mettre dans les conditions pré-analytiques recommandées par l’Organisation Mondiale de la Santé : cela permet à un moment donné de récupérer dans l’éjaculat le maximum de spermatozoïdes bien vivants (mobiles); il ne s’agit pas d’une « recette » à respecter au quotidien. La meilleure « recette » serait d’ailleurs un maximum de rapports, sans compter, sans se focaliser sur l’ovulation (sans l’éviter quand même) … Gardons un peu de liberté… et de poésie…
Alimentation :
Une alimentation équilibrée, riche en vitamines et sels minéraux (notamment zinc et sélénium) est importante. Une carence en certaines vitamines peut altérer la production de spermatozoïdes, notamment une carence en :
- Acide Folique (vitamine B9 présent en grande quantité dans les abats, la viande, le poisson, les légumineuses),
- Vitamine B12 (présente dans abats, viande, poissons, fromage dur…)
- Vitamine D (présente en grande quantité dans l’huile et le foie de morue, les maquereaux, et d’autres aliments mais également synthétisée par les cellules de la peau grâce aux rayons du soleil (surtout à Marseille !)
Le surpoids est néfaste pour la fertilité masculine pour principalement les 2 raisons suivantes :
- Les hormones sexuelles sont liposolubles : elles se stockent donc dans la graisse et circulent moins dans le sang jusqu’au testicule où elles sont efficaces
- Un net embonpoint entraîne un enfouissement des bourses avec pour effet une augmentation de température testiculaire et les conséquences décrites plus haut
Une alimentation parfois toxique :
De nombreux perturbateurs endocriniens sont liposolubles et agissent en perturbant l’action des hormones sexuelles. En chef de file les pesticides utilisés pour le traitement des fruits et légumes :
- Conseil : lavez bien et pelez vos fruits et légumes
- Evitez au maximum le contact des aliments avec les additifs plastifiants (comme les bisphénols A, S, F) : stockez vos aliments dans des bocaux en verre, ne réchauffez pas au micro-ondes dans des récipients en plastique
L’activité physique : pratiquée régulièrement, une activité sportive améliore la condition physique et mentale, participe à la régulation énergétique (poids), stimule directement et indirectement la production d’hormones sexuelles et de spermatozoïdes. Pratiquée de façon trop intensive, l’activité sportive peut avoir l’effet inverse (freiner la production d’hormones sexuelles et de spermatozoïdes).
- Des produits toxiques pour la fertilité dans l’environnement :
Ce sont les mêmes pour les hommes et les femmes. Ils agissent sur la santé et la fertilité souvent de façon indirecte en perturbant l’action des hormones (perturbateurs endocriniens, mais pas seulement). Une page leur est consacrée sur ce site.
Citons entre autres :
- les phtalates,
- les bisphénols,
- les parabènes qui ressemblent chimiquement à des hormones sexuelles féminines et qui peuvent altérer la production des spermatozoïdes quantitativement et qualitativement
- les éthers de glycol (présents dans les peintures, vernis, teintures, …)
- les PCB (polychlorobiphényles)
- les récipients perfluorés (poêles en téflon)
- les ondes des micro-ondes, des ordinateurs portables, téléphones portables et des téléphones sans fil
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Date de modification : 2 juin 2022