Un peu d'histoire
"Omnia possibilia sunt credenti"
"Tout est possible à celui qui croit"
Abbé Jean-Baptiste Fouque (1851 - 1926)
La volonté d'un homme, l'abbé Fouque, surnommé par le peuple, le "Saint-Vincent-de-Paul marseillais"
En 1919, dans le contexte difficile de l'après-guerre, l'abbé Jean-Baptiste Fouque (1851-1926) décida la création à Marseille d'un grand Hôpital catholique gratuit pour les nécessiteux. L'absence de tout système de protection sociale conférait un caractère d'urgence à ce projet auquel un groupe de familles marseillaises se rallia avec générosité. L'abbé Fouque s'attacha alors à la transformation d'un ancien couvent édifié en 1850, entre le quartier du Rouet et le Prado, par la Congrégation des Soeurs de l'Adoration Perpétuelle du Saint Sacrement.
Pendant la guerre de 14-18, l'abbé Fouque ouvrit les portes du Prado aux blessés et, en 1917, les Américains réquisitionnèrent l'ensemble des locaux pour y installer un Hôpital destiné à leurs troupes. Les oeuvres de l'abbé durent alors déménager.
A la fin de la guerre, les américains repartirent, laissant derrière eux tout le matériel médical acquis pour soigner les blessés de guerre.
Sans moyens financiers, l'abbé s'engagea à reprendre tout le matériel laissé sur place et fit appel à des médecins bénévoles pour assurer les soins et aux industriels et commerçants de la ville pour l'aider dans cette tâche et lui apporter les financements nécessaires.
Il confia la gestion de l'établissement aux soeurs Dominicaines de la Présentation de Tours. Ces dernières sont restées présentes dans l'Hôpital jusqu'en 1981.
Un téméraire de la Charité
Né en 1851, vicaire de la paroisse de la Palud et doté d'une inlassable charité, l'abbé Fouque a créé, tout au long de sa vie, un grand nombre d'oeuvres pour les plus démunis :
- L'oeuvre d'assistance aux jeunes filles, qui veille à "préserver les jeunes filles appartenant au monde du travail des dangers auxquels les expose l'isolement et de leur fournir à des prix modiques les moyens de subsistance". A partir de cette fondation, l'abbé Fouque crée, dans différents quartiers, des ouvroirs, patronages, garderies, crèches, dispensaire, maison de repos pour jeunes filles malades, maison pour orphelines...
- Il se préoccupe du sort des enfants abandonnés et crée l'oeuvre de L'Enfance délaissée, qui deviendra L'Oeuvre des Saints-Anges.
- Dans son prolongement, il crée la "maison de relèvement" pour jeunes délinquants de Saint-Tronc, et, plus tard, l'oeuvre de L'Enfance anormale de Montfavet.
- Il ouvre une maison d'accueil de La Protection de la Jeune Fille, pour les jeunes filles de condition très modeste. Pour financer l'oeuvre, il recueille des dons, organise des souscriptions. Entrepreneur infatigable, il crée un restaurant féminin, une école maternelle... En 1905, le foyer de La Protection de la Jeune Fille s'installe dans un ancien couvent au Prado. L'abbé y ajoute un orphelinat et une maison de retraite pour dames âgées.
Malgré les difficultés, le manque d'argent, la guerre... l'abbé Fouque ne compte ni son temps ni son énergie pour aider son prochain... "Tout est possible à celui qui croit !"
C'est dans ce contexte difficile, mais avec cette noble vision, qu'est né et que s'est développé l'Hôpital Saint Joseph.
Le 5 décembre 1926, l'abbé Fouque est mort à Saint Joseph, son Hôpital. Mais la mémoire de ce "téméraire de la Charité" (selon les propos du Père Ardura, postulateur pour le procès en béatification de l'abbé Fouque) ne s'est jamais éteinte.
La gestion de l'Hôpital est d'abord assurée par l'Association Hospitalière du Prado reconnue d'utilité publique dès 1924, puis, transformée en Fondation reconnue d'utilité publique en 1984, pour devenir la Fondation Hôpital Saint Joseph.
En 2003, l'Association Hôpital Saint Joseph de Marseille a été créée pour se charger de la gestion des activités sanitaires de la Fondation. Cette dernière a conservé son patrimoine immobilier qu'elle loue depuis à l'Association.
L'Hôpital et sa Fondation restent fidèles à l'esprit du fondateur de l'institution Saint Joseph, mettant l'Homme au centre de leurs préoccupations, soignant l'Homme tout autant que la maladie. Saint Joseph est aujourd'hui ce qu'aurait souhaité son fondateur : un acteur engagé, social et citoyen, un acteur éthique, chrétien et catholique, mais non confessionnel.
Le 7 décembre 2002, le procès diocésain en vue de la béatification de l'abbé Fouque a été achevé par Monseigneur Bernard Panafieu, alors Archevêque de Marseille.
Le 18 décembre 2017, le pape François a décrété la béatification de l'abbé Jean-Baptiste Fouque et le 30 septembre 2018, le cardinal Angelo Becciu a présidé sa messe de béatification à la Cathédrale de La Major de Marseille. Le "téméraire de la charité" accède ainsi au statut de Bienheureux, moins d'un siècle après sa disparition.
Depuis près d'un siècle, Saint Joseph entreprend, investit, innove avec "l'audace de la charité" pour guide le progrès humain, social et médical.
Date de modification : 30 septembre 2020